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  • N°387 - Mai 2008

    L’Industrie en Ile-de-France moteur de l’économie francilienne

    L’Ile-de-France est toujours la première région industrielle française, pourtant, au fil des années sa position se fragilise et son avance se réduit. L’industrie francilienne, comme l’industrie française, subit depuis une trentaine d’année une mutation importante qui entraîne une diminution de la part de l’emploi industriel dans l’emploi total.
    Alors qu’en 1980, l’industrie représentait 25 % de l’emploi et que les services 14 %, la proportion s’est inversée et au début du 3e millénaire on relève 15 % de l’emploi pour l’industrie et 24 % pour le tertiaire. Ces évolutions intervenues ces vingt dernières années devraient se poursuivre.
    Tous les départements franciliens accueillent un tissu industriel important, toutefois les activités ne se répartissent pas de façon uniforme en Ile-de-France. Structurées en pôle de taille plus ou moins importante, les activités industrielles se concentrent plutôt à l’ouest et au sud de la région. A l’est, les grandes zones d’accueil sont plus rares mais en évolution.
    Si plusieurs de ces pôles sont tournés vers les industries de production manufacturière, d’autres accueillent surtout des centres de R&D. Cette répartition en recherche et innovation s’est développée au travers de la création des pôles de compétitivité. De même, la R&D en entreprise est fortement polarisée géographiquement. En revanche, l’enseignement supérieur et la recherche publique sont répartis de façon plus uniforme sur la région.
    Ce rapide état des lieux permet de relever quelques spécificités de l’industrie francilienne : un secteur tertiaire développé, une concentration de grandes entreprises, des équipes de recherche  et des établissements d’enseignement supérieur « aspirateur » d’activités, un positionnement fort sur la haute technologie qui induit des emplois de plus en plus qualifiés, un tissu dense de petites et moyennes entreprises et une économie de la région fortement liée aux échanges internationaux avec la présence de nombreux sièges sociaux.
    Cependant, malgré ces points forts, l’industrie francilienne doit faire face à quelques faiblesses, en particulier, la cohabitation avec l’urbanisation, la mutation de l’industrie de production vers les activités du tertiaire, y compris, dans la structuration des emplois. L’internationalisation de l’économie, de son côté, a accéléré les phénomènes de recentrage des activités sur le cœur de métier des entreprises et donc l’externalisation des activités périphériques, ainsi que les délocalisations pour des raisons économiques ou de conquêtes de nouveaux marchés. Enfin, certaines entreprises de sous-traitance sont amenées à suivre les grands donneurs d’ordres quand ils s’implantent à l’étranger.
    Les règles du jeu changent, mais il n’en demeure pas moins que l’industrie reste aujourd’hui le moteur essentiel de l’économie d’un pays. Elle génère une dynamique importante, en particulier, en fédérant l’ensemble des acteurs du domaine que ce soit pour la formation, la recherche, la création d’entreprise, le maintien et l’intégration des activités industrielles dans l’agglomération et en anticipant les mutations prévisibles (technologiques, organisationnelles, réglementaires, environnementales…). L’industrie francilienne, pour sa part, n’échappe pas à ces évolutions et conserve un tissu industriel dynamique, compétitif et innovant  contribuant ainsi comme toutes les activités économiques à l’équilibre de la société.
    Sources : Drire, Conseil Général Ile-de-France.

    Jacky Lelièvre, Chargé de mission Communication A3TS   

    Technique - Dossier Trempe - Métallurgie
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  • N°386 - Avril 2008

    L’avenir nous appartient

    La situation économique de notre pays s’est fortement dégradée par rapport à certains de nos partenaires européens, et le contraste est particulièrement saisissant avec l’Allemagne qui enregistre un excédent record de 200 milliards d’euros.
    Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas la Chine ou l’Inde qui déséquilibrent le plus lourdement notre balance commerciale, mais bien les pays... de la zone euro.
    Les Allemands ont su apprivoiser cette devise car le spectre de ses exportations est différent. Son industrie d’équipement et de machines outils est très développée. Ses marques automobiles s’expriment dans une dimension mondiale. Elle a deux fois plus d’entreprises de plus de 500 personnes capables de s’organiser et de profiter de la croissance internationale. Elle participe activement à l’équipement des nouveaux pays adhérents à l’Union Européenne, voire de la proche Russie.
    Dans le domaine des équipements de traitements thermiques, ce pays représente plus de 50 constructeurs d’installations alors que nous n’en comptons plus qu’une petite douzaine. Le dernier congrès de traitements thermiques de Wiesbaden (voir compte rendu dans ce numéro) illustre bien cette euphorie et met en évidence la croissance de ce secteur d’activité.
    Et notre industrie de la métallurgie, que devient-elle ? Elle a de beaux restes que beaucoup d’autres pays nous envient, mais que nous ignorons ou sacrifions sur l’autel du profit à court terme. Il faut que nous nous mobilisions pour notre industrie car l’état « protecteur » ne fera pas l’effort nécessaire à la place des entrepreneurs.
    ​​​​​​​Arrêtons de raisonner dans notre microcosme quotidien, transmettons à nos jeunes le goût de la technique, développons les échanges entre chercheurs et monde industriel, voyons grand et loin.

    Daniel Zimmermann, Directeur Technique, Codere SA​​​​​​​

    Dossier Fours - Métallurgie - Technique
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  • N°385 - Mars 2008

    2008, l’année du rat

    Les sociétés de traitements de surface, en particulier dans le secteur aéronautique, traversent une période d’évolution majeure. Elle concerne la mutation des procédés vers le « chrome free », ce qui sous-entend non pas sans chrome, mais sans chrome à la valence 6 (chromates, bichromates…) espèces chimiques réputées cancérigènes et mutagènes. Il en est des études concernant les technologies liées aux traitements de surface, comme de beaucoup d’autres. Années après années elles progressent, lentement, parfois elles marquent le pas, parfois il y a des retours en arrière. Ainsi, les années passent sans progrès décisif, jusqu’à un moment donné où la maturation du cycle aboutit. Alors, on observe un emballement du processus, un moment où tout s’accélère et où il devient évident que l’on va enfin voir naître de vrais évolutions et enfin, aboutir des années de recherches, de tâtonnements, de discussions avec les clients, les fournisseurs.
    Ainsi en est-il pour le traitement de surfaces en général et pour celui des alliages d’aluminium, utilisé dans le secteur aéronautique, en particulier. Depuis le début des années 80, des programmes de recherches, internes ou coopératifs, ont été lancés, en particulier par de grandes sociétés du secteur aéronautique, appuyés par des organismes nationaux (STPA) puis européens (DG V de l’UE), pour remplacer le chrome hexavalent dans les procédés tels que, anodisation, conversion chimique et primaires de peinture, procédés parfaitement maîtrisés depuis des années. La volonté de remplacement des procédés utilisant le chrome hexavalent est fondée principalement sur son caractère nuisible pour l’environnement et l’organisme humain. De plus, dans le cas de l’anodisation chromique, se manifestait également la volonté de développer un procédé plus performant sur le plan technique, principalement concernant son incidence néfaste sur le plan du comportement en fatigue du matériau traité. Enfin, l’aspect marketing de « l’avion vert » n’est pas à écarter dans les motivations.
    Des solutions sont apparues, certaines poursuivent leur développement tandis que d’autres sont abandonnées. De nouvelles possibilités sont investiguées. C’est une période particulièrement passionnante et féconde sur le plan technique.
    Concernant le remplacement de l’anodisation chromique citons, les procédés d’anodisation alternatif type sulfo-borique, sulfo-citrique ou sulfo-tartrique, les procédés physiques type pulvérisation cathodique ou les procédés chimiques type sol-gel.
    ​​​​​​​Dans ce mouvement, une question est en arrière-plan depuis le début : sera-t-il possible de remplacer un procédé utilisant le chrome 6 sans aménagement du cahier des charges client, compte tenu des caractéristiques anticorrosion particulièrement élevées de cet élément chimique ?
    La même question se posait et se pose toujours pour d’autres procédés, largement utilisés dans le secteur aéronautique tel que le cadmiage, compte tenu de ses caractéristiques élevées en matière de tenue à la corrosion, d’aptitude au frottement, de soudabilité, de conductibilité électrique… A ce jour, la question n’est pas tranchée.
    L’année du rat, réputé pour sa sagesse, commencée début février 2008, sera certainement riche en enseignements sur ce sujet majeur pour notre profession.

    Claude Brault, Conseiller technique & développement, AIMT France

    Métallurgie - Technique - Dossier Ingénierie des surfaces
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  • N°384 - Janvier/Février 2008

    Bientôt 2 siècles d’induction

    Que de chemin parcouru depuis la découverte, vers 1830, du phénomène de l’induction par Michel Faraday. Une découverte qui, à elle seule, renferme l’essentiel des fondements de la future science de l’électrotechnique, avec les multiples dévelop­pements que celle-ci va connaître tout au long du 19e siècle : la dynamo, tout d’abord, puis le moteur électrique, le transformateur, l’alternateur ; autant d’inventions majeures qui seront purement et simplement consolidées au siècle suivant. L’induction, à finalité électrothermique, va se profiler au début du 20e siècle, avec en premier lieu, le four à canal, pour la fusion par induction des métaux légers, alimenté en 50 ou 60 Hz, suivi par le four à creuset, avec ou sans culasse magnétique, alimenté par groupe tournant, pour la fusion des métaux ferreux ou non ferreux. Fin des années 30, le four à creuset atteindra une puissance et une capacité de fusion significative qui ne feront que se renforcer durant et après la seconde guerre mondiale.
    Il en sera de même pour les chauffeuses par induction en MF de billettes ou lopins, lesquelles, dans les années 40 et, après le conflit mondial, vont alimenter de puissantes stations de forge, de vilebrequins par exemple (Tocco US, Elotherm Allemagne). Fonderie et forge constituent deux secteurs clés d’emploi de l’induction thermique, auxquels il faut ajouter, depuis les années 60, celui de la métallurgie spéciale : semi-conducteurs, nucléaire, optique, télécoms, faisant appel à la fusion sous vide, ou ambiance contrôlée, parfois à très haute température (plasmas inductifs). Les traitements thermiques superficiels, et parmi eux, la trempe superficielle, autre secteur vedette d’emploi de l’induction s’ils sont apparus, au début du 20e siècle, un peu plus timidement que la fusion ou la forge (cela peut être en raison du caractère plus « subtil » de leur mise en œuvre) ont connu, notamment à la faveur de la seconde guerre mondiale et connaissent encore, un développement considérable s’appuyant aujourd’hui sur une diversification croissante de leurs filières d’application. En raison du caractère spécifique de notre revue, nous leur consacrons, dans ce numéro, un article particulier.
    Ce rapide tour d’horizon permet d’affirmer que, rares sont les découvertes scientifiques qui auront apporté autant que l’induction à la civilisation ou au progrès industriels de ces deux derniers siècles.

    Jean Reboux, Consultant induction

    Métallurgie - Dossier Induction
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  • N°383 - Novembre/Décembre 2007

    Normes, qualité, traçabilité, performances… des mots incontournables et des contraintes quotidiennes

    Les mesures et le contrôle font partie intégrante des nombreuses étapes de la vie d’un produit, dès sa conception, son développement, sa production jusqu’à son utilisation. Si les techniques de mesure classiques sont pour la plupart d’entre-elles toujours d’actualité, on assiste aussi à un développement de nouvelles méthodes de plus en plus performantes et complexes.
    Nous ne pouvons plus nous contenter de caractériser un alliage par des mesures de dureté, de propreté inclusionaire ou de taille de grain par microscopie optique. L’obtention d’aciers, d’alliages et de revêtements toujours plus performants passe par la maîtrise de la structure à l’échelle nanométrique. En complément des ca­rac­térisations sur le matériau, viennent ensuite tous les contrôles sur les procédés de fabrication, de traitement thermique, de traitement superficiel, d’usinage. Les certifications de type NADCAP et le respect des nombreuses normes (AMS2750-D...) sont des passages obligés pour les entreprises. La mise en application de ces normes est relativement contraignante mais représente l’assurance d’un contrôle suivi de la performance des outils de production et la formalisation d’une traçabilité parfaite.
    ​​​​​​​Après le contrôle du matériau et des procédés vient ensuite le contrôle de la pièce. Aux classiques mesures dimensionnelles s’ajoutent par exemple les contrôles de défauts (magnétoscopie, radiographie…), les mesures de contraintes résiduelles…
    Les codes de calculs sont aussi très avides de mesures. Pour prévoir la durée de vie d’une pièce, quel que soit le modèle numérique utilisé, aussi élaboré soit-il, si aucune donnée fiable n’est disponible, il sera difficile d’obtenir des résultats exploitables.
    L’A3TS, par l’organisation de ses différentes manifestations, permet régulièrement de se tenir informé des récentes évolutions. Lors de notre dernier congrès national, un thème entier était consacré au Contrôle et notre prochaine journée nationale sur les contraintes résiduelles traitera de l’aspect mesure. Les numéros de la revue Traitement Thermique et Ingénierie des Surfaces, comme celui-ci, sont aussi un vecteur d’informations important à ne pas négliger.

    Pascal Lamesle, Responsable comité scientifique A3TS

    DOSSIER CONTROLE & MESURE - METALLURGIE
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  • N°382 - Octobre 2007

    L’innovation palpable au Congrès A3TS de Lille

    Lille a accueilli le 35e Congrès du Traitement Thermique et de l’Ingénierie des Surfaces, les 23, 24 et 25 mai 2007 dans un Palais des Congrès qui se prêtait magnifiquement à cette manifestation où les professionnels ont pu aisément mettre en valeur leur stand et accueillir participants, clients et visiteurs.
    Cette édition a été préparée soigneusement par la section France Nord/Belgique qui a pu lui donner un air de manifestation transnationale franco-belge, bien dans l’esprit d’ouverture que nous nous sommes fixés. Il en a été de même de l’insertion de notre manifestation au sein du Pôle de Compétitivité I-Trans, même si le secteur automobile nordique est un des très importants bassins d’emploi français. Ce congrès, encore marqué des interrogations et des déceptions bordelaises de l’édition précédente, avait valeur de test pour les uns, de dernière chance pour les autres. Si nous avons enregistré une fréquentation générale en très légère hausse, si majoritairement les exposants présents nous ont fait part de leur satisfaction, Lille n’a pas pu faire oublier le succès de l’édition de Reims. Néanmoins, la qualité du travail accompli, la confiance de nombreux partenaires et exposants, les actions entreprises qui n’ont pas encore toutes portées leur fruit sont autant de signes positifs.
    Dernier motif de satisfaction, l’innovation. Elle a été présente pendant toutes ces journées sur l’ensemble des stands des exposants, lors du forum dont le succès est d’année en année grandissant, dans les exposés des conférenciers lors des différentes sessions et symbolisée par la remise du Prix de l’Innovation à l’un des exposants lors de la soirée de gala. Cette intéressante soirée ludique s’est déroulée dans un des magnifiques sites que l’on peut trouver dans le nord notamment chez nos voisins belges.
    A n’en pas douter, cette édition a encore exacerbée l’importance de l’innovation et de la créativité, moteur de notre économie, rouage de nos entreprises. Nous continuerons à capitaliser sur ces valeurs et à nous ouvrir vers ceux qui, comme l’A3TS, veulent montrer l’importance des traitements  de matériaux dans les développements techniques et technologiques futurs.

    Alain Viola – Président A3TS

    DOSSIER CONGRES A3TS LILLE - METALLURGIE
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  • N°381 - Septembre 2007

    Réglementation : contrainte ou incitation au progrès ?

    C’est à partir des années 80 que les entreprises se sont dotées de procédures dans le cadre de leur organisation qualité, concept développé 10 ans plus tôt dans les entreprises les mieux structurées. Dès lors des normes ou référentiels ont été imposés par les plus grands donneurs d’ordre (automobile, armement, aéronautique, équipementiers...). Les audits sont alors devenus légions, les responsables d’entreprise s’en plaignaient mais à la fois ne manquaient pas de mentionner leurs agréments sur leurs documents institutionnels. Puis les référentiels se sont mutualisés, les normes ISO sur la qualité sont devenues la référence et les organismes de certification le passage obligé. Des outils de management ont été développés, ils ont permis de progresser de manière souvent spectaculaire.
    On a commencé à parler de qualité totale, parfois un peu confusément, en mettant en avant la notion de zéro défaut, contenue, mais non exclusivement, dans la qualité totale comprise comme l’excellence dans tous les domaines de l’entreprise. C’est ainsi que récemment l’entreprise à été amenée à étendre la formalisation de ses organisations technique, administrative, sociale, environnementale, sécurité, etc. Elle devient aussi citoyenne, éco-conceptrice, éco-fabricante, voire équitable. Des normes et référentiels sont aussi apparus dans tous ces domaines.
    Pour les activités réputées « à risques », dont les activités de traitements thermiques et traitements de surfaces font partie, des directives nationales sont en place depuis à peu près les mêmes périodes et elles se sont sans cesse réactualisées ou renforcées souvent à l’occasion d’événements marquants (voir Seveso). Aujourd’hui les directives européennes prédominent et sont considérées comme très contraignantes. Il faut toutefois admettre que des exigences considérées comme difficilement surmontables trouvent, grâce au génie des ingénieurs, des solutions de remplacement (souvenons-nous des solvants chlorés ou de l’amiante).
    Ainsi, en regardant en arrière on ne peut que constater les progrès immenses réalisés depuis ces 25 dernières années en qualité et fiabilité des produits, en productivité, notamment par la réduction des coûts de la non-qualité et par la surveillance et le pilotage des process, en climat des ateliers (propreté, rangement). Aidés par l’automatisation et le développement des technologies numériques, les ressources en management technique ont pu se consacrer à la mise en place et au suivi des nouvelles procédures.
    Comme dans toute révolution, il y a des problèmes d’adaptabilité selon les niveaux et les secteurs. Les moyens disponibles dans les entreprises ne sont pas égaux et la capacité d’appropriation des nouvelles données n’est pas identique pour tous. Les nouvelles directives internationales sont soumises à des décrets nationaux d’application qui ne font pas toujours l’objet des mêmes niveaux d’interprétations. La recherche des coûts les plus bas incitent certains producteurs à se tourner vers les pays non soumis aux réglementations.
    Gageons que cette situation ne sera que transitoire et souhaitons que les organisations internationales sachent imposer une juste répartition entre les besoins de développement de certains pays et la nécessité d’un équilibre et d’un respect des règles sociales et environnementales pour un développement durable.
    Globalement la réglementation si elle entraîne des contraintes (n’excluant pas la négociation avec les organisations professionnelles compétentes), des remises en cause des pratiques, des investissements parfois difficiles pour les plus fragiles, s’avère être sur le long terme source de progrès.
    La meilleure façon de se comporter est donc de prendre connaissances des exigences et d’envisager leurs applications. Le contenu de ce numéro spécial se propose de se situer dans cette démarche.

    Claude Leroux, Conseiller de la rédaction

    DOSSIER SPECIAL REGLEMENTATION
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  • N°380 - Juin/Juillet 2007

    La trempe « maîtrisée » : une illusion ou un objectif réalisable dans un futur proche ?

    Du 25 au 27 avril dernier une conférence internationale organisée par l’IFHTSE à Berlin était consacrée à la trempe et au contrôle des déformations – « Quenching and control of distortion ». La trempe était également le thème des deux journées franco-allemandes qui se sont tenues en 1994 et 2004 à Strasbourg. Toutes ces manifestations montrent que la trempe - pratiquée depuis des siècles - fait toujours l’objet de nombreuses recherches. Aucune solution satisfaisante n’a été pour autant trouvée à ce jour.
    Au début, la trempe à l’eau n’était probablement qu’une commode pour éviter la calamine sur les pièces forgées. On conservait alors, sans en avoir conscience, les quelques atomes de carbone qui se trouvaient après chauffage fortuitement à l’intérieur du fer, dans le feu de charbon de bois. La cémentation par le carbone comme source de dureté recherchée et comme procédure contrôlée était encore absolument impensable. Le hasard décidait plutôt de ce que l’on nommait acier ou fer.
    C’est seulement vers 1800 que le carbone est reconnu pour les propriétés de dureté qu’il confère au fer. Mais le mécanisme resta méconnu durant le siècle suivant. Le premier diagramme du système Fe-C, vers 1900, montrait non pas l’austénite, mais la martensite, qui devait se former à haute température.
    Le fluide choisi pour la trempe reste pendant des siècles l’eau. Quelques ingrédients (vin, urine, herbes...) changeaient selon la conviction et le mysticisme de l’opérateur.
    Aujourd’hui, on connaît bien tous les détails pour obtenir la dureté désirée après la trempe, y compris la chimie et la composition des fluides de trempe. Mais leur efficacité dépend aussi d’un coefficient de transfert de chaleur duquel dépend tous les paramètres physiques et chimiques intervenant sur la surface des pièces à tremper.
    A Berlin, une modélisation de la trempe d’une pièce a été tentée avec différents coefficients selon la topographie locale de la surface et selon son orientation locale en comparaison avec la poussée verticale et la direction de l’agitation du fluide. Le mystère de la trempe est loin d’être éclairci. Et derrière lui guette encore le problème de la déformation.
    La trempe sèche semble se diriger dans la bonne direction. Mais la technique aujourd’hui n’est toujours pas satisfaisante. La puissance des turbines et le mauvais écoulement du gaz l’emportent encore sur la qualité du gaz. Personnellement, je suis convaincu qu’il faut – au bon moment au cours de la trempe – ajouter au gaz une brume ou des gouttes d’eau et terminer le process si nécessaire par une inondation de la chambre de trempe. Alors peut-être pourra-t-on parler de trempe « maîtrisée ».

    Rudy Hoffmann, Président de la région Rühr à l’AWT

    DOSSIER TREMPE - METALLURGIE - PROFESSION
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  • N°379 - Mai 2007

    Remettre au goût du jour ses connaissances métallurgiques

    Le traitement thermique des aciers est enseigné maintenant depuis  des dizaines d’années dans nos écoles avec comme base le diagramme Fer-Carbone, les courbes TRC, les différentes phases et composés définis rencontrés après recuit ou trempe. Toutes ces connaissances ont été déclinées pour les différents types d’aciers connus et industrialisés en petites et grandes séries.
    Et pourtant nombre d’intervenants se posent ou posent encore les questions du profane. Pourquoi faut-il réaliser tel ou tel recuit sur barre, sur lopins, sur ébauches ? Pourquoi telle ou telle structure est-elle plus adéquate pour l’usineur qui tourne, perce, ou taille ? Quel acier doit-on utiliser, quelle trempabilité doit-on viser, quelles conditions de trempe doit-on adopter pour minimiser les déformations après traitement ? Qu’est-ce qu’un acier propre ? Quel niveau de propreté faut-il pour qu’une pièce tienne en fatigue ? Il faut bien avoir en mémoire que la productivité des pièces usinées ou forgées a nécessité une optimisation des traitements thermiques de base, avec des améliorations dans la définition des spécifications matière. Dans l’industrie automobile, nous percevons bien cette poussée technique vers des solutions métallurgiques plus pointues – merci au diesel common rail – en contradiction avec les « vieilles solutions » en grandes parties déjà délocalisées.
    ​​​​​​​Nous vous proposons à travers une nouvelle rubrique, sous l’en-tête « Métallurgie », de remettre au goût du jour certains aspects théoriques qui seront utiles aussi bien au praticien, qu’au développeur ou à l’acheteur, et qui permettront – nous l’espérons - d’apporter quelques éléments de réponses aux questions posées plus haut.

    Claude Bingler, Responsable méthodes TTh Ascoforge Safe

    DOSSIER ENVIRONNEMENT - METALLURGIE - TECHNIQUE
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  • N°378 - Avril 2007

    Mondialisation

    Dans le domaine des fours de traitement thermique comme dans tous les domaines de l’industrie ce phénomène devient de plus en plus présent. Nos collègues outre atlantique disent “globalisation” et ce terme est également compréhensible pour tous les européens.
    Ainsi, pour les offres de services, les entreprises du monde entier proposent la fourniture d’installations et il est très aisé de trouver leurs coordonnées et des informations technico-commerciales via les moteurs de recherche des sites Internet.
    Pour les industriels à la recherche de l’installation idéale répondant à un cahier des charges devenu précis et très détaillé, l’offre est maintenant disponible à partir des  pays européens, et il y en a 25, mais également des Etats-Unis en attendant que dans un délai qui ne devrait plus être très long les pays en plein développement industriel comme la Chine et l’Inde soient capables de répondre convenablement à ces demandes. Une large diversité de concurrence est donc maintenant disponible.
    Il convient toutefois d’être vigilant et de pouvoir être sûr que les installations proposées respectent les très nombreuses normes faisant rappel du respect de l’environnement, de la sécurité et de la qualité. Les normes ISO 14001, ILO OSH 2001, Reach, Atex, la Directive européenne sur les appareils à pression à couvercle amovible, et bien évidement le certificat CE... fixent les règles impératives  de construction des équipements neufs et sous certaines conditions les conditions d’utilisations des matériels plus anciens. Le respect de la totalité de ces règles demande beaucoup de vigilance et un suivi de fabrication très strict. Que dire des normes de qualité qui sont aujourd’hui de plus en plus souvent imposées comme référentiel servant de base de décision du choix du fournisseur.
    Les utilisateurs français n’ont pas attendu de se voir imposer le respect de normes venues d’outre atlantique. Beaucoup se sont déjà engagés dans l’obtention du Nadcap et la norme AMS 2750-D est devenue en quelques mois le référentiel indispensable auquel les équipements des fours doivent répondre en termes de mesure, contrôle et régulation des températures.
    ​​​​​​​Dans ce monde où la compétition se joue aujourd’hui entre des concurrents à l’échelle planétaire, il faut croire que les surcoûts parfois importants générés par le respect de ces règles et normes seront les mêmes pour tous les acteurs afin que les marchés puissent être débattus honnêtement.  Ceci est à espérer pour le devenir serein de nos sociétés occidentales.

    Philippe Cazenave, membre du comité de rédaction.

    DOSSIER FOURS - TECHNIQUE
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