N°375 - Novembre/Décembre 2006
Innovation et créativité, les véritables investissements
Le 34e congrès du Traitement Thermique et de l’Ingénierie des Surfaces s’est déroulé les 4, 5 et 6 octobre 2006 dans le magnifique cadre du palais des Congrès de Bordeaux Lac.
Le choix de Bordeaux n’a pas été anodin. Métropole économique et touristique, pôle universitaire et de recherche, son agglomération est aujourd’hui placée au sein de la région Aquitaine, sous les projecteurs d’un pôle aéronautique et spatial européen majeur qui aura à n’en pas douter un effet de synergie pour l’automobile, le médical et les télécommunications. Et c’est tout naturellement qu’il aura un rôle national important au sein du pôle de compétitivité Aerospace Valley. Le décor était bien planté.
Après le succès du congrès de Reims en juin 2005, un plébiscite pour la réunification du traitement thermique et des traitements de surface, après une participation active et remarquée à Surfair en juin 2006 à Brême, manifestation qui conjugue aéronautique et traitement des matériaux, l’édition Bordelaise en ce mois d’octobre s’annonçait sous de bons hospices. Il n’en fut rien. Bien au contraire, cette édition a été marquée par un début de crise du monde aéronautique européen et par des défections toutes argumentées. En fait, cette 34e édition n’a-t-elle pas révélé l’actuelle évolution du monde industriel, d’un certain climat social et par voie de conséquence du monde associatif qui stimule les échanges, facilite les synergies et encourage l’innovation.
Si l’intérêt pour ce type de manifestation reste certain, l’évolution des tissus industriels, tous secteurs confondus, a définitivement touché celui du monde associatif. Ce dernier ne ferait-il plus partie du monde économique et financier ? Les financiers dont l’obsession pour le bas de page est au demeurant légitime, se sont-ils détournés, dans leur stratégie industrielle, de ce type de manifestation dont le retour sur investissement n’est que difficilement mesurable ? Ne serait-ce qu’une nouvelle étape d’une stratégie globale où l’innovation, la R&D, la créativité n’ont, semble-t-il, plus leur place et ce pour les mêmes motifs ?
A nous, tous ensemble, de démontrer qu’il ne s’agit là que d’un épisode difficile et que nous pouvons encore compter sur votre capacité à réagir et à démontrer que les valeurs innovation et créativité sont les vrais investissements pour la pérennité de l’industrie. L’A3TS a pour sa part entamé une réflexion en profondeur et nous souhaitons la partager avec l’ensemble des acteurs dont vous faites assurément partie.
Alain Viola, Responsable Recherche & Développement, Messier-Bugatti