Les publications 2011 de la revue Traitements et Matériaux

  • N°413 - Décembre 2011

    Midest 2011 : des sous-traitants vigoureux

    Le Midest s’est déroulé du 15 au 18 novembre, avec un bilan positif malgré l’ambiance et le pessimisme macro-économique actuels. Les indicateurs statistiques, le nombre de visiteurs et de donneurs d’ordres venus avec des projets fermes sont en progression. Quant à la présence de nombreux officiels dont MM. Eric Besson, ministre chargé de l’industrie, Bernard Accoyer, président de l’Assemblée Nationale, et Jean-Claude Volot, médiateur de la sous-traitance, elle a su  montrer l’importance que les pouvoirs publics portent au secteur de la sous-traitance. Concernant l’UITS, le village traitement des matériaux réunissait les différents métiers représentés par le syndicat professionnel, traitement thermique, dépôt, peinture et voie humide pour les applicateurs mais aussi des fournisseurs de matériel de peinture et à l’extérieur du village pour la première fois l’ensemble des formulateurs de produits chimiques. Le nombre des exposants drainés par la dynamique de l’UITS est en augmentation de plus de 50 % par rapport aux éditions précédentes. Ce village était à proximité des autres syndicats de la sous-traitance et des deux partenaires naturels du syndicat, complémentaires de son action, la Fim et le Cetim. Cette offre complète de services s’est traduite par un nouveau visitorat venu chercher des solutions innovantes aux problèmes posés par l’économie et les règlementations. Cette réussite est expliquée par Jean-Claude Monier, président de la société Thermi-Lyon et du Midest : « le succès rencontré par cette édition 2011 n’est, lorsqu’on y réfléchit, guère étonnant malgré le contexte économique et financier préoccupant que nous connaissons. Les sous-traitants en général, et français en particulier, ont réagi vigoureusement à la crise de 2008 en développant simultanément quatre grands chantiers intimement liés : la recherche en innovations, la mise au point de nouveaux produits, l’implantation sur d’autres secteurs et la quête de marchés à l’international. à cela s’ajoute la capacité qu’ils ont acquise à gérer les cycles économiques et à préserver leurs fondamentaux : leur personnel qualifié et leur outil de production. Le succès de cette édition reflète ainsi la réussite d’une sous-traitance à la fois dynamique, réactive, décomplexée et qui passe (malheureusement) quasiment systématiquement sous les radars d’analystes aveuglés par la macro-économie ». En conclusion, excellente édition qui a permis aux adhérents de l’UITS présents, la prise de commande sur le salon ; fait  qui s’était raréfié les années précédentes.

    Denis Théry, délégué général UITS

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  • N°412 - Octobre/novembre 2011

    On peut être « lourd » et agile !

    La métallurgie est considérée comme une industrie « lourde », les traitements thermiques comme de « vieux » procédés, ce qui peut notamment expliquer leur faible attractivité vis-à-vis des étudiants et candidats. Remercions donc les manifestations comme le congrès A3TS 2011 de Nantes qui a montré toute la vitalité de ces secteurs, que ce soit au niveau des nouveaux matériaux, des traitements thermiques et de surface ou des revêtements. Ces secteurs ne sont pas seulement « lourds » par leurs investissements mais aussi et peut être surtout par l’impact qu’ils ont sur beaucoup d’autres secteurs d’activité. Le domaine des transports a besoin d’allègement et de performance pour réduire notamment ses émissions, l’énergie de matériaux et revêtements résistants à des températures toujours plus élevées pour une meilleure efficacité énergétique, sans citer l’industrie chimique, le médical, la construction...  Que proposent les fournisseurs de matériaux et les acteurs des traitements thermiques et des traitements de surface pour répondre à ces enjeux ? Des solutions de plus en plus complètes intégrant à la fois l’optimisation du matériau de base, de ses traitements dans la masse, de ses opérations d’usinage, de mise en forme et d’assemblage ainsi que de ses différents traitements de surface. On voit par exemple se multiplier les traitements duplex, comme les traitements thermochimiques réalisés avant dépôt ou pré-traitements mécaniques avant traitements thermiques/thermochimiques. On obtient alors un véritable gradient de propriétés, chaque partie du matériau (cœur/interface/surface) remplissant au mieux une fonction donnée. Ces solutions globales impliquent des collaborations de plus en plus poussées tout au long de la chaîne de valeur, du producteur du matériau au client utilisateur final. Les performances requises ne peuvent être atteintes qu’avec des compromis plus globaux, arbitrés par l’efficacité coût-performance finale et avec des contraintes de temps toujours plus fortes, d’où la nécessité d’être agile. L’importance des enjeux, la richesse des compétences et de leur partage, les formidables opportunités des technologies démontrent bien l’attractivité de nos métiers de plus en plus agiles bien que « lourds » !

    Tony Prézeau, Directeur Recherche et Innovation, Winoa

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  • N°411 - Août/septembre 2011

    Le contrôle n’est pas une sanction mais plutôt une ouverture

    Depuis la plus tendre enfance, le contrôle est synonyme d’examen et qui dit examen sous-entend inéluctablement risque d’échec et donc de sanction. Hors, cette phase est impérative et doit au contraire être retenue comme une opération positive dans un processus de qualité. Quoi de plus valorisant que de pouvoir prouver par le contrôle la qualité de son savoir-faire. Les procédés d’élaboration des matériaux devenant de plus en plus pointus, les techniques et les cadences de contrôle de plus en plus sévères, la regrettable réduction des effectifs qualifiés en laboratoire ou encore la délocalisation des moyens de production font que le matériel de préparation doit être fiable, robuste et de haute technicité. Nos industries travaillant de plus en plus à flux tendu doivent être capables, en interne, de s’assurer via le contrôle que la production est conforme au cahier des charges du client. à l’heure où la non-conformité chez le client occasionne des arrêts de chaine de production, il est inconcevable de ne pas contrôler en continu toutes les opérations transformant les caractéristiques des matériaux. Le contrôle va aussi par exemple démontrer qu’un nouveau traitement ou qu’un nouveau moyen de production atteint parfaitement ses objectifs couronnant ainsi l’effort d’innovation et d’investissement de l’entreprise. Mais il y a plus… Le contrôle est aussi un fantastique moyen d’ouverture aux autres. Quiconque  voudra s’ouvrir à de nouveaux marchés devra démontrer son savoir-faire d’un point de vue technique mais aussi en termes de régularité. De là, point d’alternative : le contrôle sera le fer de lance de son ouverture aux autres et aux nouveaux marchés. De nombreuses sociétés ne s’y sont pas trompées et reproduisent d’ailleurs leurs laboratoires haut de gamme dans des pays où la fabrication est plus aléatoire que sur notre continent. Alors n’hésitons pas, investissons dans le contrôle et faisons de nos laboratoires une des magnifiques vitrines de nos entreprises.

    Guillaume Jaillette, responsable laboratoire, Presi

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  • N°410 - Mai/juin 2011

    Temps de printemps ! 

    Averses. Il est prévu de supprimer des classes de BTS Traitements thermiques à la rentrée prochaine. Il est difficile de les maintenir quand il n’y a pas d’élèves candidats pour les remplir. Même si les médias ne cessent d’expliquer que l’Inde et la Chine produisent beaucoup plus d’ingénieurs et de personnes qualifiées que nous, prêts à travailler pour des salaires bien plus faibles que les nôtres, que de toute façon la croissance est là bas… Nous avons des atouts à faire valoir. Notre passé industriel est riche et nous fournit des bases solides pour inventer et développer les technologies de demain. Les limites des ressources en termes de matières premières et les besoins en termes de développement durable nous obligent à définir au mieux les matériaux, leur mise en œuvre,  l’utilisation qui en est faite et leurs possibilités de recyclage. Nous devons continuer à développer nos industries, nos technologies, et c’est ce que nous faisons chaque jour en recherchant les solutions permettant de diminuer les mises au mille, d’améliorer les caractéristiques, d’alléger les systèmes, d’accroître les rendements… Il n’y a pas contradiction entre industrie et progrès ! Et il y en a encore tant à faire. Pour pallier au désintérêt des jeunes pour nos filières industrielles, nous avons aussi des outils. L’apprentissage et la formation en alternance sont des moyens qui nous permettront de faire face aux difficultés actuelles. éclaircies. Les Instituts de recherche technologique viennent d’être officialisés : le gouvernement leur consacrera 2 milliards d’euros (issus de l’emprunt national), les industriels devant « doubler la mise ».  Ces centres de recherche regrouperont sur des sites communs, avec des équipements communs, des industriels et universitaires. L’innovation, la formation, la mutualisation des moyens et des compétences, la valorisation des résultats de recherche font partie de leurs missions.  Les IRT * doivent permettre d’améliorer considérablement  l’efficience des recherches : réactivité face aux attentes des industriels grâce à la concentration de moyens et de compétences et déploiement industriel des résultats obtenus en  recherche facilité grâce au partage des connaissances acquises. à nous de relever le challenge des IRT, de profiter de cette belle opportunité pour continuer à développer et faire évoluer les matériaux, leur mise en œuvre,  leur utilisation et leur recyclage. 

    * Les IRT de Metz et de Nantes seront dédiés aux matériaux.

    Claude Maillard-Salin, coordination du développement des produits nouveaux, Ascométal

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  • N°409 - Mars/avril 2011

    Le déclin de nos métiers n’est pas une fatalité

    Le déclin de nos métiers n’est pas une fatalité. C’est pourtant ce que la réalité des faits pourrait, depuis plus d’une décennie,  nous conduire à penser. La disparition de sites de fabrication en France a conduit de nombreux constructeurs de fours industriels à  unir leurs forces, se restructurer ou hélas  parfois à disparaître ; ceci, alors que de nouveaux compétiteurs apparaissent dans les pays à forte croissance à un rythme soutenu. Paradoxalement, il y a aujourd’hui des raisons d’espérer car il existe des signaux qui montrent que le pire n’est pas acquis et que notre savoir-faire est encore requis.
    Il nous faut  par exemple considérer que les traitements thermiques de demain sont encore à inventer car les cahiers des charges de nos clients évoluent vite sous la pression de leurs propres clients. Le simple cahier des charges métallurgique définissant un profil dureté est bien souvent dépassé, la  maîtrise des microstructures devient la voie pour donner de la performance aux pièces à coût équivalent. Nos clients recherchent des  fours de traitements respectueux de l’environnement et moins gourmands en énergie… Aujourd’hui, cette demande émane de toutes parts, y compris des pays dits « low cost » qui s’empoison­nent avec leur propre croissance  et ce sont nos technologies qui sont requises et non celles des constructeurs autochtones qui axent très souvent leur offre sur un prix de vente au plus bas et des solutions parfois dépassées. Les constructeurs de fours  européens gardent une image de qualité forte. Lorsque ECM Technologies a étudié en 2009 le marché Chinois par rapport à l’intérêt de fabriquer ses fours   localement, nos clients Chinois nous demandèrent  « comment ferez-vous pour nous garantir le même niveau de qualité qu’actuellement ? » Lorsque nous avons chiffré le coût des solutions à mettre en œuvre pour y parvenir et prenant en compte une hausse des salaires locaux de 8 à 15 % par an pour des emplois qualifiés, notre réponse fut d’étendre notre capacité de production à Grenoble. Je suis convaincu que l’écoute de nos clients, l’innovation dans le process et la conception des fours puis la  standardisation pour des solutions robustes et rentables peuvent non seulement  permettre de développer nos entreprises, mais aussi  pérenniser l’emploi dans nos régions. Le déclin attendra. L’heure est à la mobilisation sur nos points forts… pour la conquête !

    Alfred Rallo, directeur commercial, ECM Technologies

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  • N°408 - Janvier/février 2011

    Alphonse le trempeur 

    L’art du traitement thermique appartient au trempeur représenté souvent par Alphonse, personnage au sens pratique, créé il y a quelques années par Jacques Marty, alors rédacteur en chef de la revue Traitement Thermique. Ce métier de trempeur est toujours répertorié dans les références de pôle emploi. Il a la compétence de régler le four, de savoir attacher la pièce à traiter, la placer dans la charge et la saisir après un chauffage convenable pour l’immerger dans un fluide, afin d’obtenir son durcissement. Ainsi, tremper est synonyme de durcissement et d’immersion dans un liquide. Le choix du fluide est très important. On attribue la qualité des épées de Tolède à l’eau disponible pour les tremper. Il semble bien que l’origine ou « l’invention » de la trempe se perde dans la nuit des temps. Cette expression est passée dans le langage courant : « un caractère bien trempé, dur comme l’acier trempé, mettre ou recevoir une trempe… ».
    On a pu voir dans la littérature jusqu’à la fin du XIXe siècle des astuces pour modifier les propriétés du fluide de trempe qui n’avaient rien à envier aux recettes des grimoires de sorciers, sans parler du bénéfice de l’urine souvent présente dans le bac de trempe par suite des soulagements naturels du trempeur. Ces « ficelles » seront remplacées par la maîtrise des propriétés des fluides de trempe, par leur nature, leur composition et leurs paramètres d’emploi. Plus tard seront définis par M.A. Groosmann aux états-Unis, les notions de drasticité et de sévérité de trempe. L’ATTT (aujourd’hui A3TS) contribuera à la rédaction des documents normatifs sur ce sujet.
    Le terme de trempe a ensuite évolué vers la notion de durcissement par trempe (induisant le mécanisme de transformation - marten­sitique - et les notions de vitesses critiques). La trempabilité a été définie. Les mécaniciens continuent à évaluer l’efficacité de la trempe par des locutions comme tremper trop sec (durcir trop et fragiliser), trempailler (mal tremper). Dans le jargon de métier, se sont répandus des termes réprouvés par « l’académie » comme auto-trempant (pour un alliage prenant le durcissement après un refroidissement à l’air) ou  hypertrempe (traitement de mise en solution des aciers à structure austénitique à la température ambiante). Le terme de trempe doit être réservé aux opérations conduisant au durcissement par trempe et de mise en solution, aux traitements conduisant à une solution métastable susceptible de durcir par vieillissement, maturation ou revenu.
    Ainsi la trempe est toujours bien une opération de durcissement réalisée par des hommes au caractère bien… trempé. 

    Alphonse le trempeur, personnage inventé par Jacques Marty.

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