N°412 - Octobre/novembre 2011
On peut être « lourd » et agile !
La métallurgie est considérée comme une industrie « lourde », les traitements thermiques comme de « vieux » procédés, ce qui peut notamment expliquer leur faible attractivité vis-à-vis des étudiants et candidats. Remercions donc les manifestations comme le congrès A3TS 2011 de Nantes qui a montré toute la vitalité de ces secteurs, que ce soit au niveau des nouveaux matériaux, des traitements thermiques et de surface ou des revêtements. Ces secteurs ne sont pas seulement « lourds » par leurs investissements mais aussi et peut être surtout par l’impact qu’ils ont sur beaucoup d’autres secteurs d’activité. Le domaine des transports a besoin d’allègement et de performance pour réduire notamment ses émissions, l’énergie de matériaux et revêtements résistants à des températures toujours plus élevées pour une meilleure efficacité énergétique, sans citer l’industrie chimique, le médical, la construction... Que proposent les fournisseurs de matériaux et les acteurs des traitements thermiques et des traitements de surface pour répondre à ces enjeux ? Des solutions de plus en plus complètes intégrant à la fois l’optimisation du matériau de base, de ses traitements dans la masse, de ses opérations d’usinage, de mise en forme et d’assemblage ainsi que de ses différents traitements de surface. On voit par exemple se multiplier les traitements duplex, comme les traitements thermochimiques réalisés avant dépôt ou pré-traitements mécaniques avant traitements thermiques/thermochimiques. On obtient alors un véritable gradient de propriétés, chaque partie du matériau (cœur/interface/surface) remplissant au mieux une fonction donnée. Ces solutions globales impliquent des collaborations de plus en plus poussées tout au long de la chaîne de valeur, du producteur du matériau au client utilisateur final. Les performances requises ne peuvent être atteintes qu’avec des compromis plus globaux, arbitrés par l’efficacité coût-performance finale et avec des contraintes de temps toujours plus fortes, d’où la nécessité d’être agile. L’importance des enjeux, la richesse des compétences et de leur partage, les formidables opportunités des technologies démontrent bien l’attractivité de nos métiers de plus en plus agiles bien que « lourds » !
Tony Prézeau, Directeur Recherche et Innovation, Winoa