N°436 - Octobre/novembre 2015

N°436 - Octobre/novembre 2015

Le règlement Reach, levier(s) de compétitivité ?
Les débats sur le besoin de renforcer la réglementation sur les produits chimiques afin d’assurer un niveau élevé de protection de la santé humaine et de l’environnement ont débuté en 1999 ; cela fait donc plus de 15 ans que les principes du règlement Reach sont posés : 
• amélioration des connaissances sur les produits chimiques et les risques associés, 
• transparence,
• responsabilité des industriels.

Bien que l’ensemble des mécanismes prévus dans ce règlement n’aient pas encore été activés dans leur intégrité (Enregistrements qui se terminent en 2018, Autorisations qui se déploient progressivement), nous commençons à entrevoir comment, au-delà de la protection de la santé humaine et de l’environnement, ce règlement permet aussi d’améliorer la compétitivité de l’industrie européenne et sa capacité d’innovation. Cela tient au mécanisme suivant : face aux challenges à relever quand il faut abandonner l’usage de substances particulièrement efficaces et donc remettre en cause des procédés largement éprouvés, les acteurs de la supply chain n’ont pas d’autre choix que de rompre le cloisonnement actuel : on voit ainsi se constituer des consortiums où tous les niveaux de la chaine de valeur sont présents et dans lesquels toutes les questions sont abordées, et pas seulement les aspects techniques. Chacun y participe avec ses attentes et ses enjeux, et les compromis qui en résultent permettent d’envisager une performance optimisée, sur le plan technique parce que les cahiers des charges sont le résultat d’itérations et sur le plan industriel et commercial, et donc stratégique, parce tous les acteurs impliqués y trouvent un bénéfice. Ces mécanismes sont certainement favorables à une optimisation des solutions qui sont mises en place, ainsi qu’à leur durabilité. Cette nécessité de mettre en place des collaborations décloisonnées contribue ainsi à la compétitivité de l’industrie européenne, en la rendant plus « agile ».La limite de l’exercice est dans la capacité à sortir du cadre : nous sommes en effet tentés de rester dans les domaines que nous connaissons, par exemple les technologies de surface qui viennent apporter des performances à des pièces après leur fabrication. L’émergence des productions additives permet certainement d’étendre encore le décloisonnement en ajoutant les performances des traitements de surface pendant les phases de production des pièces.

Pascal Frou, chef de projet Reach, Safran.

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