N°421 - Mars/avril 2013

N°421 - Mars/avril 2013

La résignation n’est pas une option

La crise a bon dos, elle est prétexte à tout. Elle est même opportune pour les tenants d’un néolibéralisme sauvage dont la logique a conduit à une débâcle économique mondiale qui dure et continue de faire des dégâts. Pour enrayer les manques à gagner, nos gouvernants partent sur une logique de fuite en avant par l’imposition sur les individus mais surtout sur les entreprises dont l’effet conduit à une délocalisation de production ainsi que des sièges sociaux. Les fournisseurs de biens d’équipement subissent de plein fouet ce marasme auquel s’ajoutent les contraintes de financement, de législation de fabrication ainsi que les procédures obligatoires et incontournables pour la fourniture d’une machine. En partant d’une certification d’entreprise (ISO, SQS, OHSAS, Nadcap), passant par celles des moyens (AMS 2750, CQI9, CE, EN 746), ou aux procédures de contrôle et montage d’installations chez le client final (PPS, CHST), nous avons mis en place des « usines à gaz » qui demandent des investissements humains conséquents et dont l’utilité est souvent discutable par rapport à la destination finale du produit. D’autre part le client demande toujours plus en établissant des cahiers des charges drastiques à base de clauses juridiques, de pénalités à chaque échéance du projet, de « performance bond », de service en hotline et de garanties étendues, sans accepter de répercussions financières. Toutes ces contraintes ne sont pas automatiques dans le grand export vers les pays émergents (BRIC) ni même vers certaines nations européennes dont l’Allemagne qui privilégie les relations fournisseur/client et a trouvé un certain équilibre dans ses exigences techniques. Il est vrai que l’industrie est le moteur de son économie, que le syndicat IG Metall dialogue constructivement avec le patronat, et les chefs d’entreprises rencontrés se battent pour garder l’emploi, construisent ou s’équipent pour être prêts… à la reprise… Paradoxalement la société française semble résignée, nous avons des ingénieurs qualifiés, des industries de pointe, un savoir faire, et nos centres de compétences s’orientent vers des techniques prometteuses. Arrêtons de gamberger, prenons confiance dans nos actions et décisions, retrouvons une culture d’entreprise optimiste et réaliste, soyons combattifs par rapport à la concurrence internationale, et surtout rationalistes et pragmatiques dans le déroulement de nos projets en investissant dans l’outil en adéquation à la demande ; tout le monde en sortira gagnant.

Daniel Zimmermann, directeur technique des fours industriels CODERE SA 

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