N°419 - Décembre 2012
Les moteurs de l’innovation industrielle
Innovation… Ce mot évoque spontanément des technologies de ruptures ou des produits high-tech. Mais dans la vraie vie industrielle, on ne fait pas un saut technologique tous les six mois, on ne révolutionne pas le marché tous les ans et pourtant, on innove quotidiennement. On innove dans les produits, mais plus encore dans les procédés. Comment moins polluer, réduire les coûts, accroître la performance du produit, répondre à tel nouveau marché ? Voilà les questions auxquelles l’industrie doit continuellement répondre, voilà ce qui l’oblige à une activité intellectuelle intense et perpétuelle, voilà les moteurs de l’innovation au quotidien. Et voilà pourquoi, malgré maintes difficultés, travailler pour l’industrie est passionnant. Parmi les sujets traités dans le dossier du dernier numéro de l’année 2012 : la combinaison des traitements de surface. « Combinaison », un mot à la source de bien des innovations. Comment combiner les performances fonctionnelles, économiques et environnementales d’un traitement ? En attendant une fantasmatique solution unique et miraculeuse, il faut combiner, croiser, adapter les traitements au plus près du besoin. Ceci implique aussi une définition de plus en plus précise de ce besoin, une personnalisation plus poussée des traitements et à toutes ces étapes, de l’imagination et de l’innovation. Autre exemple : le développement d’une « méthode de caractérisation simple et rapide basée sur l’essai standard de dureté par pénétration ». « Simple » et « standard »… a priori pas très glamour et incongru quand on parle d’innovation. Et pourtant, inventer un procédé « simple et standard » pour rendre compte d’une réalité complexe, voilà qui est innovant ! Et il est certain que ce développement a mobilisé l’imagination et la passion nécessaires à toute innovation. Dans le premier cas on crée un procédé complexe. Dans le second cas on simplifie. Dans tous les cas on innove. Ces deux exemples sont emblématiques de l’innovation continue en œuvre dans nos usines, loin des feux de la rampe. à l’heure où, enfin, on redécouvre la nécessité impérieuse d’une industrie forte et performante et où le mot « innovation » est scandé comme la martingale qui viendra à bout de toutes nos difficultés, il est opportun de donner un coup de projecteur sur quelques procédés innovants qui contribuent, quoiqu’on en dise, à maintenir notre industrie à un haut niveau.
Jean-Marc Popot, directeur général CRITT-MDTS.