N°401 - Mars/Avril 2010

N°401 - Mars/Avril 2010

Le prix au détriment de la qualité

Dans un monde habituellement dicté par la quête du profit, bien des choix peuvent actuellement nous surprendre, allant à l’encontre de toute notion de rentabilité et de bon sens. Bien souvent aujourd’hui, dans un projet d’investissement de biens d’équipement, le seul coût d’achat a supplanté tous les autres critères dans la décision finale. Pourtant bien d’autres facteurs (consommation, maintenance, niveau de performance) participent au coût global d’exploitation. Il devient de plus en plus difficile de justifier des écarts de prix, en dépit d’avantages technico-économiques majeurs, associés à un service performant et personnalisé. En dépit de cahiers des charges initiaux détaillés, combien de sociétés se sont laissées convaincre par les politiques tarifaires agressives – voir « low cost » - de certains acteurs de nos marchés, visant à proposer des équipements ne répondant pas à leurs attentes au final ? Plus grave, en tant que fournisseur de biens d’équipement, nous souffrons malheureusement de cette course au discount non seulement en aval chez nos clients, mais également en amont chez nos fournisseurs. Depuis quelques années et bien avant la crise, nous notons que la qualité des équipements que nous assemblons sur nos fours se dégrade. Les nouveaux modèles sont rarement aussi performants que les précédents. Nous espérons cependant que ce phénomène s’atténuera à la reprise. Il nous amène toutefois à nous demander si la notion de rapport qualité-prix, en tant qu’échelle des vertus d’un produit en fonction de son prix d’achat, a encore lieu d’être ? Comment parler de développement durable ou de lean management lorsque seul importe le montant d’un investissement sans autre analyse plus poussée de rentabilité à moyen et long terme ? En tant que constructeur d’équipement responsable, résolument engagé sur le terrain de la qualité et de l’environnement, nous luttons quotidiennement pour ne pas participer à la dynamique générale qui tend à tirer nos industries occidentales vers la médiocrité. Supprimer le superflu pour ne garder que l’essentiel, concevoir un équipement dans l’optique de l’utilisateur, écouter nos clients pour leur proposer la solution technique la mieux adaptée au juste coût, ne serait-ce pas là l’essence même du lean management ?

Ghislain Perez, directeur général des Fours Industriels BMI
Nicolas Weiss, responsable marketing et communication

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