N°397 - Septembre 2009

N°397 - Septembre 2009

Et le vide sauva la DS...

Il fut un temps où les mécaniciens se plaignaient des traiteurs (à façon ou intégrés) qui leur « déformaient », « oxydaient », « maltraitaient » leurs pièces si bien usinées. Les traitements se faisaient en bains de sels ou sous atmosphère (thermochimiques). Quoique de bonne qualité ces traitements altéraient les pièces de différentes façons.
Est arrivé il y a 30 ans environ le traitement sous vide qui allait dans les décennies suivantes opérer une véritable révolution. On peut dire que les développements techniques réalisés dans les pays industrialisés (particulièrement dans la mécanique et l’aéronautique) ont concerné en priorité le traitement sous vide qui figure parmi les plus spectaculaires.
Le pays ayant fait le plus progresser ce type de traitement est vraisemblablement la France. A ceci plusieurs raisons :
• A commencer par la présence en ce pays d’une puissante industrie aéronautique qui à l’image des sociétés américaines utilisa le vide avec succès pour des opérations sensibles telles que le brasage ou le traitement d’alliages spéciaux. Ces traitements furent réalisés dans ses différents sites (Aérospatiale, Snecma, Eurocopter, Turbomeca, Ratier...) et dans des fours adaptés.
• Le PDG d’un puissant groupe français de traitement à façon favorisa le traitement sous vide équipant toutes ses usines de fours spécialisés, ce qui a permis à tous les outilleurs et mécaniciens d’abandonner le traitement en bains de sel et ses défaillances. On constate alors la présence d’un nombre important de fours sous vide utilisés en France.
Anecdotiquement, il faut savoir que la fameuse suspension hydraulique de la DS Citroën fut sauvée par le traitement dans un four sous vide. Le tiroir central, pièce en acier rapide traitée en bains de sel, était la cause d’incidents provoqués par du sel résiduel logé dans les nombreuses canalisations. La trempe sous vide importée des USA apporta la solution et la célèbre suspension fut sauvée.
​​​​​​​Progressivement, fabricants et utilisateurs joignant leurs efforts et allant vers des solutions innovantes, dépassèrent la trempe et le brasage pour des opérations sophistiquées telles que  la cémentation basse pression, la nitruration ionique, le brasage de l’inox et de l’aluminium,  la nitruration basse pression, le frittage,  la maturation (de titane par exemple), l’implantation ionique,  la carburation basse température pour acier inoxydable, des traitements duplex associant nitruration ionique et dépôt de carbone DLC par plasma DC pulsé. Depuis les différents constructeurs européens se sont efforcés et s’efforcent de suivre et poursuivre l’évolution de cette remarquable technique qui a encore du chemin à parcourir.

René Caulé

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