N°388 - Juin/Juillet 2008

N°388 - Juin/Juillet 2008

Préparation d’une surface “ propre ” : nouvelles contraintes

Quel que soit le traitement de surface, sa fiabilité dépend de l’état de surface du matériau de base. Il y a quelques décennies, lorsqu’aucune contrainte n’était exigée, dans une gamme de traitement classique l’étape “ préparation de l’état de surface ” du matériau de base faisait systématiquement appel aux solvants chlorés pour le dégraissage, aux acides et aux bases concentrés contenant des additifs toxiques et polluants pour le décapage. Dégraissage, décapage, activation ou dépassivation étaient les mots clefs de l’étape “ préparation de l’état de surface ” d’un substrat avant l’application du traitement de surface, afin d’obtenir une surface “ propre ”, c’est-à-dire exempte de toute substance minérale, de toute pollution organique et de toute salissure.
Bien évidemment, il est nécessaire de décliner les opérations de dégraissage et de décapage en diverses variantes selon le cahier des charges et le degré de contamination du substrat. Depuis une trentaine d’années, la prise de conscience des dangers représentés par l’étape “ préparation de l’état de surface ”, ainsi que les contraintes de plus en plus draconiennes, liées à la sécurité et la santé du travail, aux directives environnementales (Reach), aux exigences des donneurs d’ordres, sans omettre le développement de nouveaux types de revêtements et enfin, l’augmentation des coûts de matières et l’économie de fluides et d’énergie, ont entraîné une profonde mutation de la gamme des traitements de surface, et plus précisément, celle de l’étape préparatoire de l’état de surface, qui conditionne l’obtention d’un produit répondant au cahier des charges.
Aux contraintes déjà évoquées, s’ajoutent celles du cahier des charges “ opérationnel ”. Tous les efforts inhérents à l’adaptation des opérations préparatoires d’un état de surface “ propre ”, tenant compte des nouvelles réglementations et normes, des nouvelles contraintes, techniques, technologiques et économiques, se portent sur les alternatives techniques et technologiques aptes à modifier l’état de surface d’un matériau.
Dans le secteur des peintures, où les produits en poudre connaissent un développement notable, lorsqu’il s’agit de traiter des matériaux non conducteurs, il est nécessaire d’appliquer une couche primaire pour rendre la surface conductrice. Industriellement pour l’obtenir, le procédé dure deux à trois heures et nécessite un passage dans 40 à 60 bains, ce qui représente une installation énorme. De plus, cette couche primaire génère des COV.
Pour y remédier, les producteurs de matières ont mis au point une gamme de résines conductrices compatibles avec la peinture par cataphorèse. Ce type de résine permet désormais d’économiser l’étape préparatoire de l’état de surface avant l’application de la peinture. Par ailleurs, elles sont conçues pour être assemblées à des pièces métalliques et résistent parfaitement aux étapes préparatoires de ces dernières, qui elles, doivent encore les subir. L’avenir sera donc de minimiser au maximum l’étape de préparation d’une surface “ propre ”, voire de l’éliminer… Comment ?

J. Pagetti, Professeur émérite des Universités

Pour voir ou télécharger cette publication vous devez être abonné

Abonnez-vous

Pour voir ou télécharger cette publication vous devez être inscrit

Inscrivez-vous