N°364 - Juin/Juillet 2005
Actions santé, sécurité et environnement
Les sociétés de grands groupes hexagonaux font de leurs actions santé, sécurité et environnement (SSE), un acte politique et stratégique majeur. Ce dernier est le plus généralement axé sur les mêmes thématiques, déclinées autour d'actions de prévention et d'anticipation, de maîtrise des risques, de limitation des impacts sur l’environnement et de la consommation des ressources naturelles. Ces déclinaisons sont de plus en plus accompagnées de démarches d'éco-conception qui vont toucher en premier lieu les choix de matériaux, de procédés et d’installations de traitements thermiques et de traitements de surface qui y sont associées.
Qui pourrait a priori se plaindre des actions entreprises par ces sociétés pour la sauvegarde de notre environnement ou pour la protection des personnes, et qui s’inscrivent dans leur stratégie de développement. En fait, ces choix passent par l’acceptation, l’appropriation, la déclinaison et le respect de règles des normes type ISO 14001 par exemple. Ainsi, une liste impressionnante et non exhaustive peut être dressée, on y trouve les politiques de gestion de l'eau, de l'air et des déchets, la gestion des installations classées en relation avec les préfectures, les DRIRE et les DDTE, l’évolution vers les classifications SEVESO, les lourds suivis administratifs qui y sont associés, les veilles documentaires et réglementaires incontournables, l'évolution régulière et croissante des fiches de produits CMR (cancérigènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction) car moins de 10 % des produits mis en œuvre dans nos industries ont fait l’objet d’études épidémiologiques, les zones Atex (atmosphère explosive par concentration de poussière), la gestion des volumes de COV (composés organiques volatiles), l'obligation de réduction ou d’élimination du cadmium, du chrome hexavalent, du plomb, du béryllium, des cyanures ou de certaines installations, bains de sels, atmosphères gazeuses ou autres fluides de trempe. Hors, actuellement, dans le cadre d’action de réductions de coûts, on assiste à de compréhensibles externalisations d’activités dans les domaines des traitements thermiques et des traitements de surface qui s’accompagnent de ces mêmes contraintes.
Dès lors, la situation observée du point de vue des PME-PMI, apparaît pour ces dernières comme souvent techniquement complexe et économiquement un peu plus fragilisante, et in fine pour leurs clients beaucoup moins intéressante. Ainsi, par voie de conséquence et pour les mêmes raisons économiques légitimes, voit-on les marchés se déplacer au delà des frontières des pays de la communauté européenne d’origine, vers les nouveaux entrants européens ou d’autres qui ne subissent pas encore les mêmes pressions réglementaires.
Dans cette situation, il y a là un équilibre urgent à trouver entre trop ou trop peu de réglementations pour d’une part éviter que ces délocalisations ne conduisent à la paupérisation rapide de secteurs d'activités technologiques encore porteurs pour nos économies et éviter de transformer notre planète en cloaque, somme toute à nos frontières européennes les plus proches !
Alain Viola Responsable Recherche & Développement, Messier-Bugatti Commission traitement de surfaces, A3TS
Sommaire
Dossier Environnement & Sécurité
- Traitements et revêtements de surface par voie humide : réglementation environnementale
- Le plasma froid : une technologie propre alternative au traitement chimique
- Dégraissage lessiviel en machine d’aspersion automatique : solution alternative au trichloréthylène
- Alliages cu-ni-sn candidats au remplacement des cupro beryllium : métallurgie et élaboration